15/06/2013
Un merveilleux fou volant dans sa drôle de machine…
Je n’ai jamais pris le Concorde, et, selon toute vraisemblance, à moins d’un gain inopiné à l’EuroMillions, je n’aurais jamais eu ce privilège.
Pourtant, ce 25 juillet 2000, en apprenant l’accident de Gonesse, nous fûmes nombreux à être saisis d’une grande émotion, qui allait bien au-delà de la compassion habituelle envers les victimes d’un crash aérien. Peut-être parce nous sentions confusément qu’avec cet accident nous allions changer de paradigme, abandonner le culte du progrès invincible, du toujours plus vite, toujours plus cher.
Et fini le sentiment odieux, peut-être, mais délicieux, d’appartenir à une caste supérieure rien qu’en pénétrant dans une aérogare, avant de flâner au Duty Free Shop pour finalement acheter une bouteille de Glenfiddich. En attendant de monter à l’heure prévue dans un jet rutilant, où, à peine sanglé sur un siège en vrai cuir, sentant quelquefois un peu le vomi, il est vrai, vous receviez d’une créature de rêve, aux jambes interminables, un jus d’orange et un chocolat Swissair…
Aujourd’hui, les avions sont devenus des bétaillères, dans lesquelles on nous entasse à la fourche, évidemment en retard, et comme on a payé trois francs six sous, on ravale toute protestation. L’avion, c’est comme le golf, depuis que tout le monde en fait, ce n’est plus du tout marrant.
Il est urgent que des visionnaires inventent de nouvelles drôles de machines volantes. Pour «Somme toute», j’ai rencontré Claudio Leonardi, qui développe, dans le cadre de l’EPFL, son projet «Clip Air». Génial. Bien plus qu’un simple avion, c’est une conception globale et révolutionnaire du transport aérien. Enfin, une nouvelle façon de rêver.
Somme toute…
Jean-Charles Simon, producteur radio
"Somme toute...", tous les dimanches à 13h sur la Première.
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30/03/2013
La bataille d’Esculape
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02/02/2013
Le joli mois de mai, camarades…
Sans aucun doute, ce fut le plus beau 13 mai depuis le big bang. Bon, je dois avouer que ce fut celui de mes 20 ans. Et, «on n’a pas tous les jours 20 ans, ça n’arrive qu’une fois seulement», on connaît la chanson… Mais, surtout, ce fut le mois de «ma» révolution, le mois où l’on a enfin renvoyé au rancart tous les suppôts de l’ordre castrateur de jadis, parents, profs, flics de tout genre, pour fonder une nouvelle société basée sur l’amour libre et la fraternité sans classes. «Il est interdit d’interdire», «Le bonheur est une idée neuve», «Un bon maître, nous en aurons dès que chacun sera le sien», «Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend», «Explorons le hasard», bref, l’imagination avait pris le pouvoir… Quel pied!
Bien sûr, dix-sept jours plus tard, de Gaulle siffla la fin de la récréation, et tout reprit comme avant. Enfin, pas tout à fait. Et, ce sont les traces qui permettent peut-être aux adolescents actuels de niquer joyeusement leur famille et de cracher sur leur instit’, quand leur carabine 350 magnum s’est enrayée…
Pour «Somme toute», j’ai demandé à Marthe Keller de me raconter son Mai 68. Elle arrivait de Berlin, où la bourrasque révolutionnaire avait soufflé quelques semaines auparavant et était arrivée à Paris pour tourner un film. Celui-ci fut retardé «pour cause d’événements», et elle profita de ce contretemps pour tomber amoureuse de son futur metteur en scène, ne retourna plus en Allemagne et entama la carrière que l’on sait.
Les révolutions avortées, si elles n’améliorent pas toujours la société, ont quand même le mérite de changer le destin de certains. C’est toujours cela. Somme toute…
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