La coulée douce
Blog de Jean-Charles Simon

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30/08/2014

Y'a pas photo...

 

simon.jpgEh bien, mon cher et vieux pays, nous voici donc encore une fois ensemble le samedi, au-devant d’une nouvelle saison de modestes chroniques, dans lesquelles nous nous pencherons sur quelques usages de cette vie que l’on dit moderne; plus je mûris, plus elle me paraît étrange. Un exemple au hasard.
 
Longtemps, pour se photographier soi-même, on avait besoin d’un passant complaisant ou de poser son appareil sur un support stable, et de revenir en courant devant l’objectif avant le déclenchement de l’obturateur. C’était peu pratique, mais cela présentait l’avantage de ralentir le rythme des réalisations stupides. Aujourd’hui, grâce aux nouvelles technologies, et à la facilité de leur diffusion, l’autoportrait a été remplacé par le selfie, et la sottise multipliée par mille. Si Nicéphore Niépce avait imaginé la dérive actuelle de son invention, je suis sûr qu’il aurait effacé toute trace de ses recherches.
 
Dans ce genre, la palme revient évidemment aux photos à poil du maire de Baden. «Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît sur une photographie» compléterait aujourd’hui Michel Audiard.
 
Malgré tout, une photographie peut encore être émouvante. Ainsi, avant-hier, à Payerne, les organisateurs de la manifestation AIR14 avaient invité l’astronaute Charlie Duke, le pilote du module lunaire d’Apollo 16, qui nous montra quelques clichés pris un beau jour d’avril 1972 aux abords du cratère Descartes, dont celui d’une photo de ses enfants déposée par lui-même sur le sol lunaire. Totalement émouvant.
Charlie Duke ou Geri Müller. Sur la lune ou comme la lune, il faut choisir…

10:05 Publié dans La coulée douce | Lien permanent | Commentaires (0)

07/06/2014

Les chercheurs de l’inutile

 
simom.jpgLongtemps, quand je me retournais sur mon passé, en me remémorant ma trajectoire professionnelle, j’éprouvais une espèce de honte. Quand je pensais que j’avais entamé à l’âge de 20 ans de brillantes études scientifiques, au point que mes professeurs me faisaient déjà miroiter l’avenir radieux d’un nouvel Einstein chouchouté dans un institut prestigieux, dans l’attente du Prix Nobel qui serait tombé un jour comme un fruit mûr, et que j’ai fini ma carrière en tant que «rigolo à la radio», comme disaient mes fils quand ils devaient avouer mon métier à leur maîtresse d’école, il y avait de quoi ressentir de l’aigreur. Quel gaspillage…
 
Mais c’est fini désormais, je suis totalement soulagé. Grâce au Dr Simone Kühn, mes remords d’avoir gâché ma vie en me complaisant dans le dérisoire se sont envolés.
 
Mme Simone Kühn est chercheuse émérite à l’Institut Max-Planck et vient de faire paraître dans le prestigieux Journal of the American Medical Association une longue étude fondée sur l’observation de 64 hommes en bonne santé de 21 à 45 ans, étude dont les résultats montrent que la pornographie est néfaste pour le cerveau.
 
Merci, madame Kühn, de me déculpabiliser en montrant que les savants peuvent être aussi parfaitement inutiles au devenir de l’Humanité. J’espère que l’on continuera à subventionner votre équipe, afin que vous puissiez bientôt nous prouver que ça rend sourd.
 
Jean-Pascal Delamuraz avait coutume de dire: «Des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche.» Ça dépend encore de ce qu’ils trouvent…
●

10:10 Publié dans La coulée douce | Lien permanent | Commentaires (0)

10/05/2014

Les raisins encore verts de la colère

simom.jpg

Il faut que je me fasse une raison, l’armure marmoréenne, façon Marc Aurèle que je m’efforce d’endosser pour traverser désormais les aléas de la vie, présente encore quelques failles: il m’arrive encore de perdre bêtement mon sang-froid.

Ainsi, l’autre jour, la commune qui a la joie de me compter parmi ses citoyens, organisait, comme chaque année, une course pédestre, la bien nommée «Foulée dideraine», qui entraîne dans une folle farandole tout ce que la population compte d’ingambes.
 
Mon exemption médicale bien en vue, je me contentais de participer à la fête en applaudissant à tout rompre les athlètes locaux passant devant ma gentilhommière, lorsque j’avisai une voiture qui semblait vouloir braver l’interdiction temporaire de circuler sur le chemin de la course, et cela malgré des avertissements répétés des passants.
 
Une étrange bouffée de colère m’envahit brusquement. Alors que, je le jure, je ne souffre d’aucune vocation rentrée de flic, je m’avançai vers le véhicule, et m’entendis bientôt invectiver le conducteur en tapant comme un sourd sur sa carrosserie rutilante. Seule la réaction de mon épouse effarée me fit comprendre, non seulement le ridicule, mais aussi le risque de cabosser le seul signe extérieur de richesse du représentant d’une jeunesse volontiers ombrageuse, sinon laborieuse. Je rompis alors le combat, et m’enfuis, abandonnant les émules de Zátopek à leur sort périlleux.
 
Mais, curieusement, la honte de mon stupide comportement se mélangea bientôt à une indicible satisfaction, celle que je pouvais encore à mon âge me mettre en rage pour une peccadille.

11:11 Publié dans La coulée douce | Lien permanent | Commentaires (0)

 
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