22/09/2012
L’avenir appartient aux Pic de La Mirandole
Demain, à cause des votations fédérales, il n’y aura pas d’émission «Somme toute...». Et ça tombe drôlement bien, parce que je devais recevoir Jacques Attali, mais il m’a posé un lapin.
Malgré cela, j’adore Jacques Attali. C’est un esprit supérieur qui sait énormément de choses, surtout celle-là. Aussi, quand j’appris que, dans le cadre du Festival de Saint-Prex, il allait diriger le Sinfonietta, vous pensez si je me suis précipité. A l’entracte, après l’ouverture des «Noces» et l’exécution d’un concerto de Bach, je vous avouerai que je me sentis perplexe. Et l’entretien avec Darius Rochebin dont il nous gratifia alors n’arrangea rien. Avec une étonnante modestie, il tint à préciser d’emblée que, s’il adorait la musique (sa mère l’ayant assis sur un tabouret de piano à 5 ans), il ne se sentait pas vraiment chef d’orchestre. Précaution sans doute inutile, à la première mesure, chacun ayant remarqué que sa battue était légèrement différente de celle du regretté Furtwängler. S’il se prêtait à cette épreuve, c’est qu’on lui en avait fait la proposition et que, dans ce monde de spécialisation outrancière, pour lui, la Vie se devait d’être multiple, son plus grand intérêt étant de saisir toutes les occasions d’explorer de nouveaux champs, quitte à trembler de peur, comme ce soir-là.
Je ne peux qu’applaudir à ce discours. Résistons à ceux qui veulent nous mettre dans des cases. Boris Vian le disait déjà: «L’avenir appartient aux Pic de La Mirandole.»
La seule frontière qui risque de demeurer à jamais infranchissable aux esprits universels est sans doute la pratique ou le coup de main. Le gastronome n’est pas forcément cuisinier, l’hypocondriaque, médecin urgentiste, et le mélomane, chef d’orchestre. Somme toute…
«Somme toute…»
Tous les dimanches, à 13 h.
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15/09/2012
Les faussaires de la route
09:44 Publié dans La coulée douce | Lien permanent | Commentaires (0)
08/09/2012
Et le drapeau noir flotta sur la marmite
Des révolutions, dans ma chienne de vie, j’en ai connu quelques-unes… Ce n’est pas pour me vanter, j’ai d’abord fait Mai 68, excusez du peu… Bon, c’était à Genève, mais la manif devant le consulat de France aux cris de «Libérez nos camarades!» à laquelle j’ai participé activement, n’a pas été sans influence sur la décision du départ de De Gaulle pour Baden-Baden. Après, il y eut le Printemps de Prague, malencontreusement écrasé par l’Armée rouge, juste avant que je puisse rejoindre les insurgés. Puis il y eut la Révolution des œillets, qui recueillit toute ma sympathie. Etc. etc… j’en passe et des meilleures, la liste serait trop longue. La seule que j’ai vraiment loupée, c’est Lôzane bouge, question d’âge sans doute, et puis il fallait bien laisser une parcelle de gloire à Jean-Marc Richard.
Mais, sans conteste, la révolution qui m’a le plus profondément marqué fut déclenchée un beau jour du Printemps de 1973 par Henri Gault et Christian Millau. C’est celle de la «nouvelle cuisine». Elle changea radicalement ma façon de me nourrir. Un tsunami total… Puisque nous sommes à quelques encablures d’une nouvelle Semaine du goût, j’ai demandé à celui qui en est le parrain, Gérard Rabaey, si Gault et Millau avaient aussi bouleversé sa vie. Ce cuisinier somptueux qu’il fut et qu’il reste l’a reconnu sans peine, même s’il précise que, comme M. Jourdain avec la prose, il en faisait déjà un peu avant sans le savoir.
Hélas, hélas, hélas, comme disait le Général susnommé, l’effet de toute révolution s’estompe avec le temps… Je me surprends à refaire des béchamels et, en mangeant aujourd’hui chez Bocuse, on a la curieuse impression de visiter le Musée Grévin. Somme toute…
«Somme toute…», Tous les dimanches, à 13 h.
09:31 Publié dans La coulée douce | Tags : invité, semaine, matin | Lien permanent | Commentaires (0)
01/09/2012
La Pomme avec les tours
Pour l’instant et malgré tout, le rabbin a toujours raison. Somme toute…
«Somme toute...», tous les dimanches dès le 2 septembre à 13 h.
10:26 Publié dans La coulée douce | Lien permanent | Commentaires (0)