La coulée douce
Blog de Jean-Charles Simon

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25/04/2015

Le service civique ultime

 SEB200.pngJe ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais notre intérêt personnel pour les grands problèmes sociétaux varie grandement selon les circonstances. Ainsi, je suis sûr que le jour sans doute prochain où je toucherai le jackpot de l’Euro Million, je me pencherai sur la nécessité de maintenir l’impôt sur la fortune, mais, à cet instant précis où je me retrouve dans une clinique, à l’aube d’une intervention délicate qui devrait me permettre de retrouver cette célérité à la Usain Bolt qui fit une partie de ma légende, je suis plus tourné vers l’épineuse question du don d’organe (la profession d’anesthésiste a fait beaucoup de progrès, mais on ne sait jamais…).

C’est ainsi qu’après une intense réflexion nocturne, je me permets de saluer la nouvelle loi française rendant le consentement au don présumé chez toute personne majeure décédée et je me demande ce qu’on attend en Suisse pour enfin adopter la même mesure. Car, ne peut-on pas comparer ce dernier acte citoyen à celui de pompier volontaire? A la différence près, bien sûr, que la carrière est plus brève et ne comprend sans doute qu’un unique épisode.
 
C’est donc déterminé et le cœur léger que je suivrai l’exemple du grand-père de mon épouse, un solide vieillard qui va sur ses 93 ans et qui vient de signifier à la directrice de l’EMS dans lequel il réside, sa ferme intention, le cas échéant, de transmettre un jour ses entrailles à la collectivité.
 
Comme quoi, «aux âmes bien nées, la valeur ne tarit jamais avec les années» (je me demande si ce n’est pas un peu long pour un alexandrin…).
 
Jean-Charles Simon

10:21 Publié dans La coulée douce | Lien permanent | Commentaires (0)

18/04/2015

Le musée imaginaire

jeancharles_simon.jpgAinsi donc, dès le 25 avril, aux environs du pont d’Arc, en Ardèche, la grotte Chauvet, nouvelle merveille du monde renfermant un millier de peintures datant de trente-deux mille ans, sera enfin ouverte au public. Lors de la visite inaugurale, la semaine dernière, le président Hollande, avec son lyrisme coutumier, a déclaré: «Je ne cesserai pas de dire partout où je me déplacerai dans le monde: vous voulez savoir d’où vous venez? Venez dans la caverne du pont d’Arc, venez en Ardèche, et vous serez chez vous.»
 
Au risque, pour une fois, de le décevoir, je me demande justement si j’en ai vraiment envie. Non que je doute de la beauté du site, mais parce qu’il convient de préciser que l’on ne peut accéder qu’à une reconstitution de ladite grotte, à l’identique peut-être, mais reconstitution quand même. Et, c’est sans doute stupide, ça me gêne. Je comprends parfaitement les raisons d’une telle entreprise, mais, à l’idée de me rendre en Ardèche, de me mélanger à une foule bigarrée et bruyante, d’attendre des heures au soleil avant de pouvoir jeter un œil furtif sur des reproductions d’art préhistorique méticuleusement réalisées à la peinture acrylique, le désir s’enfuit.
 
Finalement, la seule consolation de l’âge, c’est la satisfaction d’avoir pu visiter jadis la vraie grotte de Lascaux et de savoir qu’une infime partie des champignons polluant l’aurochs dessiné dans la première salle est due au CO2 par moi exhalé à l’époque. Le musée imaginaire de Malraux est celui des souvenirs qu’on rassemble dans son esprit, pas celui des œuvres laborieusement reconstruites dans un hangar adjacent quelconque.
 
Jean-Charles Simon

09:42 Publié dans La coulée douce | Lien permanent | Commentaires (0)

14/03/2015

Les trains qui partent

 

jean.pngC’est comme une fois, il y a bien longtemps, j’étais un jeune comédien rempli d’ambition et de certitudes (c’est vous dire s’il y a longtemps). J’avais à l’époque un très bon ami avec qui je rêvais de partager une carrière évidemment prometteuse.
 
Un jour, il m’invita à monter avec lui à Paris et tenter l’entrée au Conservatoire, seul endroit digne d’héberger notre talent. J’hésitai beaucoup, puis, finalement, sans doute par peur de quitter le cocon familial, je déclinai la proposition. Mon pote m’exprima alors sa tristesse dans une belle lettre que j’ai toujours conservée. Elle se terminait par la dernière phrase de «l’Europe Vagabonde», d’Antoine Blondin, l’écrivain que nous chérissions alors: «Un jour, nous prendrons des trains qui partent.» Le temps est passé. Mon ami est devenu un acteur célèbre. Moi pas. Enfin, pas encore.
 
Cette lointaine histoire me revint bizarrement en mémoire dimanche dernier en regardant d’un œil la rencontre de Coupe Davis, au moment de l’égalisation 2-2 par la Suisse contre la Belgique. Et je songeai alors à ce jeune joueur valaisan, dont le nom échappera désormais à tout le monde, qui aurait peut-être pu devenir un héros, s’il n’avait claqué la porte, la veille, et lâché les copains. Comme quoi, la vanité, c’est comme la trouille, c’est souvent mauvaise conseillère.
Souvenons-nous, dans la Vie, les trains ne partent qu’une fois. Il convient donc de toujours y monter à temps, même si la destination finale reste floue. Car, le plus important n’est pas de forcément arriver quelque part, mais de simplement oser partir.

10:03 Publié dans La coulée douce | Lien permanent | Commentaires (0)

 
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